Der Reiher
Einst schritt, ich weiß nicht, wo es war,
Ein Reiher her, mit langem Schnabel, langem Hals.
Die Luft war hell, der Himmel klar,
Die Welle ebenfalls.
Gevatter Karpfen neckte mit Gevatter Hecht,
Sie tummelten sich nah am Rand des Ufers hin;
Ein Stoß vom Reiher nur, so hatte er Gewinn –
Doch war es ihm zurzeit nicht recht,
Da seine Vesperstund' noch nicht geschlagen.
Er hielt auf Ordnung, darum schien's ihm besser,
Zu warten, bis noch leerer ihm der Magen.
Der Hunger kam. Da trat er ans Gewässer
Und sah die Schleie jetzt empor vom Grunde zieh'n:
Ein Mahl, das ihm nicht eben sehr lukullisch schien.
Er hatte Besseres erwartet, denn er hatte
So heiklen Geschmack wie des Horatius Ratte.
»Ich – Schleie?«, sagte er; »nein, euch verachte ich.
Welch ein gemeiner Fraß! Wofür denn hält man mich?«
Die Schleie fort – Gründlinge kommen.
»Ein Reiher, der mit Gründlingen fürlieb genommen –
Ein Unding wär's! Für solche Kleinigkeiten sperr
Ich nicht den Schnabel auf. Bewahre mich der Herr!«
Er hat ihn aufgesperrt für weniger als dies!
Es kam so weit, dass sich kein Fisch mehr sehen ließ.
Der Hunger wuchs. Er war zuletzt zufrieden,
Dass ihm ein kleines Schneckchen ward beschieden.
Wer zu viel haben möcht',
Der wird riskieren,
Das, was ihm minder recht,
Auch zu verlieren.
Schwimmt euch kein Taler her,
Greift nach dem Dreier,
Denkt an die gute Lehr'
Von unserm Reiher.
Dt. v. Theodor Etzel, Berlin: Propyläen-Verlag, 1923, S. 130f.
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Original: Jean de la Fontaine: Le Héron (1678)
Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où,
Le Héron au long bec emmanché d'un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.
Le Héron en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre ;
Mais il crut mieux faire d'attendre
Qu'il eût un peu plus d'appétit.
Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l'appétit vint : l'oiseau
S'approchant du bord vit sur l'eau
Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le rat du bon Horace.
Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La Tanche rebutée il trouva du goujon.
Du goujon ! c'est bien là le dîner d'un Héron !
J'ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise !
Il l'ouvrit pour bien moins : tout alla de façon
Qu'il ne vit plus aucun poisson.
La faim le prit, il fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon.
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.
Bien des gens y sont pris ; ce n'est pas aux Hérons
Que je parle ; écoutez, humains, un autre conte ;
Vous verrez que chez vous j'ai puisé ces leçons.
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